Comme vous le savez, nous avons décidé de publier des articles qui mettent en lumière les membres de la communauté scolaire. Cette semaine nous rencontrons Hong Ha Nguyen, responsable du service des Transports Scolaires.

Nous lui avons posé quelques questions, concernant les challenges du service, comment se déroule une journée, et plus. Nous remercions Hong Ha pour sa disponibilité et son aide !

Avec les premiers bus qui quittent leur point de départ à 7h00, vous parvenez à avoir vos heures de sommeil ?

Je dois dire que pendant les premiers jours … semaines d’école, nous ne dormons pas beaucoup. Nous commençons à 7h, nous devons donc être là avant en cas de problèmes, d’absences, etc. Une journée typique commence à 7h et se termine à 18h et parfois même plus tard. C’est pourquoi l’équipe des transports se relaie pour effectuer les gardes du matin, afin que nous puissions tous avoir un équilibre entre les gardes du matin et celles de l’après-midi. Comme vous le savez, notre département gère le transport scolaire sur les sites de Woluwe et d’Evere. Nous avons André et Luz à Evere, Ferhan, Xavier, Dominika et moi-même à Woluwe, ainsi que Clémence qui nous aide beaucoup.

Quels sont les défis quotidiens les plus courants et comment les résolvez-vous ?

En début d’année, le défi le plus difficile à relever est de trouver un équilibre. En effet, durant l’été, nous passons en revue tous les trajets de bus, les circuits, la durée des trajets, etc. Comme vous le savez, nous avons chaque année des départs et des arrivées de familles, il faut donc que les arrêts soient équitablement positionnés dans les quartiers pour ne pas créer de déséquilibre entre les familles, les horaires sont également créés de manière théorique, nous avons calculé le temps que met un bus pour se rendre d’un arrêt à l’école et vice versa. C’est pourquoi, à chaque rentrée scolaire, il faut du temps pour que notre service se mette en place et pour voir comment les tournées se font effectivement dans la pratique, afin de pouvoir mettre en place rapidement les changements et les modifications. Pour 2023-2024, le déménagement temporaire a fait tanguer notre bateau, et nous avons dû nous adapter rapidement, ce que nous faisons toujours ! Avec une communauté scolaire de plus de 3800 élèves (Evere et Woluwe réunies), nous recevons chaque jour de nombreuses demandes auxquelles nous devons répondre – c’est un vrai défi ! Nous organisons notre journée de travail en fonction des priorités urgentes et importantes. Nous faisons de notre mieux pour réduire au maximum les problèmes et risques opérationnels.

Au cours de l’année, les défis varient, cette année la transformation digitale a été un véritable défi, l’équipe a travaillé dur pour que cela n’affecte pas les opérations quotidiennes, pour mettre à jour et exporter toutes nos bases de données (cartes, horaires, données des compagnies de bus, itinéraires dessinés, etc). Le manque de superviseurs, les changements de dernière minute et les absences sont également difficiles à anticiper au jour le jour. Nous avons nos projets annuels, tels que l’écologisation des bus, nous recherchons de nouvelles compagnies de bus pour pallier les pénuries, sans oublier les discussions avec les autres APEEEs des écoles européennes sur la façon dont nous pouvons également améliorer notre service !

Gérer un réseau de bus pour +/- 3000 (72% des élèves utilisant le bus) élèves dans tout Bruxelles et au-delà (parcourant plus des centaines de km chaque jour) semble extrêmement exigeant. Qu’est-ce qui vous a amené à accepter ce travail ?

Ce qui m’anime et me motive dans ce travail, c’est de collaborer avec une équipe pour atteindre un objectif et le réaliser. Le dévouement de l’équipe fait que nous parvenons à organiser un service assez complexe, tant sur le plan logistique qu’administratif.
Mais au-delà de cela, j’aimerais partager une expérience récente qui résume la raison pour laquelle je fais ce travail.
Le premier vendredi a été très compliqué à organiser, avec des navettes à 13h. Beaucoup d’enfants revenaient sur le site de Woluwe au lieu de rester à Evere. Je suis descendu au parking des bus pour aider et j’ai rencontré une enfant de P2 qui était arrivée par erreur dans la navette. Je l’ai prise en charge et j’ai contacté ses parents pour résoudre le problème. Le vendredi suivant, je l’ai rencontrée sur le site d’Evere et elle s’est approchée de moi d’une voix joyeuse et enjouée « Mais je te connais ! » et m’a serrée dans ses bras.
Je suis retournée au bureau avec un grand sourire, en me disant que je savais pour qui je travaillais.

Pouvez-vous nous expliquer votre processus de sélection des entreprises de transport scolaire et du personnel accompagnant les bus ?

Nous travaillons depuis des années avec la plupart de nos compagnies de bus (13 au total), qui ont fait leurs preuves. Nous travaillons avec des entreprises qui placent la sécurité des enfants au premier plan. Le fait de travailler avec un si grand nombre de compagnies différentes nous donne une grande flexibilité. Nous les sélectionnons en fonction de l’état de leurs véhicules, de leur réputation et surtout de leur réactivité et de leur disponibilité.

Depuis COVID, certaines entreprises ont fait faillite et nous avons dû trouver de nouvelles entreprises ayant des véhicules et des chauffeurs disponibles. Nous sommes confrontés à une véritable pénurie de chauffeurs dans le secteur depuis près de deux ans.

En ce qui concerne les superviseurs, nous travaillons avec une partie prenante qui nous envoie des personnes. Nous les auditionnons ensuite pour déterminer si elles sont aptes à travailler avec des enfants avant tout, avec un seul objectif : la sécurité des enfants.

Au début de l’année scolaire, une formation est organisée pour tous nos encadrants afin de les préparer à l’année scolaire.

Nous visons à remplir tous nos bus d’encadrants, ce qui est déjà le cas l’après-midi pour tous les enfants des écoles maternelles et primaires.

Quels sont les points dont vous tenez compte lorsque vous dessinez la carte des bus pour une nouvelle année scolaire ?

Pour dessiner les itinéraires de bus, nous commençons un mois avant les inscriptions, afin de pouvoir baser nos itinéraires sur la demande de l’année suivante. Chaque année, nous recevons des courriels de parents, nouveaux et anciens, qui nous demandent de revoir les emplacements des arrêts de bus disponibles dans leur Espace Privé. Nous essayons de satisfaire toutes les demandes sans porter préjudice aux parents qui sont satisfaits de leurs arrêts, nous avons essayé de coller nos arrêts sur des arrêts de transport public déjà disponibles et actuels. Ces dernières années, les communes de Woluwe Saint Lambert, Woluwe Saint Pierre et Kraainem nous ont fait savoir que les bus ne pouvaient plus emprunter certaines rues en raison de la taille et du poids de leur véhicule. Nous avons également une liste de critères tels qu’un arrêt doit avoir quelques demandes, le trajet entier ne doit pas être trop long, être situé sur des axes principaux (lorsque cela est possible),…

Quels ont été les plus grands défis supplémentaires lors de la préparation de cette année scolaire ?

Comme mentionné ci-dessus, pour l’année scolaire 2023-2024 et jusqu’en novembre, après le déménagement écourté, le déménagement temporaire a été jusqu’à présent, notre principal défi. D’un point de vue extérieur, les parents doivent penser que les retards, les mauvais bus, etc. sont plus importants cette année, mais en réalité, non ! Cette année, nous avons pu nous installer après 2 semaines pour absorber les retards et nous réorganiser plus rapidement que les années précédentes. Cela ne veut bien sûr pas dire que quelques bus le matin ne sont pas en retard et n’accumulent pas les retards s’ils rencontrent des problèmes de circulation ou de travaux routiers pour lesquels nous n’avons pas été informés, etc. Mais en fin de compte, la situation est meilleure cette année que l’année dernière à la même heure, malgré tous les changements que nous avons rencontrés.
Un autre défi majeur est de pouvoir travailler avec un tout nouveau système informatique, qui en est encore à ses débuts, avec tout ce que cela implique comme le manque de communication au début de l’année scolaire (impossibilité d’envoyer des SMS aux parents en cas de retard d’un bus).